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TÉLÉSILLA

silla l’héroïne, mais l’Aphrodite Armée. Il existe, en effet, plusieurs statues d’Aphrodite revêtant la parure héroïque de l’épée et du casque. Mais Pausanias dit très clairement :

« Au delà du théâtre de l’Aphrodite est un temple : devant la cella, Télésilla, la poétesse lyrique, est représentée sur une stèle, et ses tablettes sont jetées à ses pieds, mais elle considère un casque qu’elle tient à la main et dont elle va couvrir sa tête. Car Télésilla était renommée parmi les femmes pour d’autres causes, mais elle était honorée surtout à cause de sa poésie. »

Le geste de la Poétesse Héroïque est un symbole. Elle se détourne des tablettes où sont inscrits ses vers, pour contempler le casque martial. Je laisse la parole à Pausanias.

« Il arriva que les Argiens furent réduits à une détresse inexprimable, dans une lutte contre Cléomènes, fils d’Anaxandride, et contre les Lacédémoniens. Les uns tombèrent dans le combat même ; d’autres, qui s’enfuirent dans le bois sacré d’Argos, furent également détruits, les uns d’abord, en sortant, suivant une convention, et les autres, ayant, lorsqu’ils reconnurent qu’ils avaient été trompés, mis le feu au bois. Ainsi, Cléomènes conduisait les Lacédémoniens contre Argos vide de guerriers.

« Télésilla envoya aux remparts tous les esclaves et tous ceux qui, par leur trop grande jeunesse ou par leur âge trop avancé, étaient incapables de faire la guerre. Elle réunit toutes les armes qui avaient été laissées dans