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LES KITHARÈDES

s’exalter jusqu’à l’ode, mais ne doit jamais s’enfler dans l’imitation des rauques clairons masculins.

Myrtis occupa un rang élevé parmi les neuf Kitharèdes que les Anciens honorèrent du titre de Muses Lyriques. Née à Anthédon, elle fut célébrée dans toute l’Hellas pour la beauté de ses chants et de son visage. Des statues de la Piéride furent érigées dans plusieurs provinces.

Quelques auteurs en font la disciple de Korinna ; d’autres affirment qu’elle instruisit la Tanagréenne et Pindare, ses glorieux contemporains, dans l’art des mètres savants. Elle disputa au Poète de Cynoscéphales la Palme, récompense des nobles rythmes. Et, comme Korinna, elle fut victorieuse.

Plutarque nous transmet le thème d’un de ses récits épiques.

« Qui est Eunostos, le héros de Tanagra ? et pourquoi l’accès de son bois sacré est-il interdit aux femmes ? Eunostos était fils d’Elieus, fils de Céphissos, et de Skias, et il reçut, dit-on, son nom d’Eunosta, la Nymphe qui l’avait élevé. Cet Eunostos était honnête[1] et juste, non moins que sage, et sévère de mœurs. Ochna, une des filles de Kolonos, qui était de sa propre race, s’éprit de

  1. Καλός représente, en grec, l’ensemble des qualités physiques et morales de l’ « honnête homme » du xviie siècle.