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VARIATIONS SUR UN THÈME

rejoindre sous les branches frissonnantes des pommiers. »

Damophyla de Pamphylie, aux membres vigoureux et souples de chasseresse, enduisait de cire les tablettes où elle devait inscrire l’ode à l’Artémis. Télésippa joignait ses lèvres fébriles aux lèvres consentantes d’Anagora la Milésienne. Assise dans l’herbe, une enfant pleurait. Ses yeux brillaient de larmes à travers ses cheveux dénoués. Et, penchée vers elle, une vierge la consolait avec des paroles harmonieuses.

Celle-ci était belle de toute sa jeunesse triste. Sa chevelure au blond nuageux brillait vaguement ainsi que de l’or sous des cendres. Et ses yeux étaient pareils à la fleur d’hyacinthe. Son péplos, déroulant des plis larges, accompagnait la mélodie de son corps rythmique. Des crocus se fanaient entre ses doigts. Un ample voile gris et bleu l’enveloppait d’un crépuscule tiède. Et son réseau d’argent assombri, très ingénieusement travaillé, était constellé d’améthystes que le soleil rougissait de flammes de pourpre.

Elle s’affligeait à la chute du soir venu, comme ceux qui marchent déjà dans l’ombre de la mort. L’agonie de la clarté l’étreignait d’une obscure mélancolie.

Je m’approchai d’elle et de l’enfant sanglotante, que sa compagne aux cheveux d’or et de cendres nommait Myrô. Je compris que la puérile pleureuse se lamentait sur la mort de la cigale et de la sauterelle qui furent son