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LES KITHARÈDES

compte de ce qu’elle avait fait. Aussitôt elle versa d’abondantes larmes et appela tour à tour son époux et ses enfants. Xanthos tenta de la consoler par de nombreuses promesses ; il lui disait que bientôt elle serait sa femme. Mais elle ne l’écouta point et se jeta dans la mer. »

Citons aussi Christodoros :

« Voici un autre Homère. Je ne le crois point, comme le premier des Aèdes, divin fils de Mélès[1] aux belles eaux. Mais l’illustre Myrô de Byzance l’enfanta près des rivages de Thrace, Myrô, que les Muses élevèrent dès son enfance et rendirent savante en l’art du beau chant héroïque. Cet (Homère)-ci suivit la vocation inspirée de poète tragique et honora par ses vers Byzance, sa patrie. »

Moïrô nous apparaît, chaste et fleurie, à la fois savante et inspirée. Ses vers imposent leur charme limpide. Parmi le chœur lumineux des Kitharèdes, elle attire, par le mystère de son sourire byzantin.


  1. Mélès était un fleuve d’Ionie, près de Smyrne. On appelle souvent Homère : Mélésigène.