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LES KITHARÈDES

À Pan aux cheveux hérissés et aux Nymphes protectrices des bergeries, Theudotos, qui fait paître des brebis, offrit ce présent sous son lieu d’observation. C’est parce que, un jour qu’il était grandement fatigué par l’été desséchant, elles le reposèrent, lui ayant présenté dans leurs mains une eau douce comme le miel.


D’invisibles pipeaux charment ma solitude.
Le soir voit défleurir le mélilot des prés.
Ô nymphes aux yeux verts, et toi, Pan au poil rude,
Je vous offre ces fruits que l’automne a dorés.

Lorsque j’ai convoité la fraîcheur des fontaines,
Étendu sur la roche et las des longs chemins,
Vous m’avez apporté l’eau des sources lointaines,
Ô nymphes ! dans le creux frissonnant de vos mains.

Je n’ai plus redouté l’aridité des sables,
Bouclier d’or où se double l’airain du ciel,
Car j’ai bu longuement, dans vos mains pitoyables,
L’eau claire qui me fut plus douce que le miel.