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LES KITHARÈDES

néios, l’enfant aux blondeurs féminines aimé de Phoibos Apollôn, Karnéios, le fils d’Europa et de Zeus. À Sikyôn, où naquit Praxilla, Apollôn était surnommé Karnéios, en souvenir de l’éphèbe qui lui fut cher et qu’il instruisit dans les Arts Immortels. Avec l’antique simplicité, la Poétesse des Vignes glorifie les baisers du Dieu à l’adolescent. Elle ne les réprouve point, elle les considère avec complaisance. Elle chante Dionysos, le Dieu aux longues tresses parfumées, le Maître des Thyrses. Comme Psappha, elle sanglote les lamentations d’Adonis. Elle entre dans les chœurs de femmes qui, vers le printemps, pleurèrent la mort de l’éphèbe aimé par l’Aphrodite. Elle raconte l’enlèvement par Zeus épris de Khrysippos, l’adolescent aux boucles d’or. Cette amoureuse se plaît à glorifier tous les Érôs. Les inquiétants visages des éphèbes trop beaux et trop frêles l’attirent. Elle exalte la beauté ambiguë de Karnéios, car Latone veilla sur son enfance fragile, et Apollôn lui-même lui enseigna les Rythmes et les Chants. Leurs lèvres s’unirent sur la flûte sacrée.

Le Scholiaste de Théocrite invoque le témoignage de la Poétesse Sikyonienne :

« Praxilla dit que les Karnéia[1] tirèrent leur nom de Karnéios, fils de Zeus et d’Europa, qui fut aimé par Apollôn. »

  1. Nom de fêtes.