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NOSSIS


J’allumai pour l’hymen la torche qui flamboie,
Mes pampres ont orné le glorieux autel…
Un peu de cendre obscure… et pourtant de ma joie
Tragique je cueillis mon lierre personnel…



Déesse vénérable, toi qui souvent, descendant du haut du ciel, contemples le sanctuaire parfumé de Lacinium, reçois le vêtement du lin le plus fin que, avec son illustre fille Nossis, tissa pour toi Theuphilis, fille de Kléocha.


Bienheureuse Héra, la Très-Belle et l’Auguste,
Qui daignes contempler de tes regards puissants
Le glorieux naos que parfume l’encens,
Levant ton front d’ivoire où le béryl s’incruste,

Accepte en souriant cette robe de lin
Que les mains de Nossis tissèrent sous l’acanthe,
Nossis aux beaux sourcils, dont les cheveux d’amante
S’empourprent à l’égal du couchant et du vin.