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LES KITHARÈDES

tions qu’elle avait apprises des lèvres mêmes de Psappha. À son tour, elle fut la maîtresse de cette merveilleuse École qui ralluma dans toute l’Hellas l’amour des nobles harmonies.

Le Temps n’a point épargné un seul vers de Damophyla. Nous savons qu’elle avait écrit des strophes érotiques, des parthénia en l’honneur d’Artémis très chaste, et des invocations aux Déesses.

Les hymnes que les vierges chantaient à Perga furent l’œuvre majestueuse de la Pamphylienne.

Quoique ses tablettes ne soient plus qu’un peu de cendre et de poussière, quoique son labeur ait péri, le nom de Damophyla ne périra point, car elle fut aimée par une Immortelle. Ceux que reçoit la couche solennelle des Dieux et des Aèdes partagent leur éternité. Damophyla n’errera point inconnue parmi les Morts aveugles, car elle s’attarda aux côtés de la Tresseuse de Violettes, dans le verger où la brise murmure fraîchement à travers les branches des pommiers, tandis que des feuillages frissonnants coule le sommeil. Elle demeurera dans la mémoire des hommes, lointaine et pâle comme un rayon de cette Artémis, dont elle fut la Prêtresse et la Kitharède.