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LA VÉNUS DES AVEUGLES

Tes cheveux sont la nuit des sapins, et ta voix
Est l’écho des sommets que la tempête assiège.
Les yeux lointains des loups guetteront ton sommeil.
Le vent victorieux et la mer magnanime
Rafraîchiront ton front où l’espoir se ranime :
Tu te réjouiras de la mort du soleil.

chœur.

Comme un vol de cygnes sauvages,
Battements d’ailes vers le Nord,
Passe le vol des blancs nuages,
Chassés par la bise qui mord.

récit.

Viens ! l’écho des sommets que la tempête assiège
Vibre dans la candeur farouche de ta voix…
Viens, nous effeuillerons les rires d’autrefois,
Viens, nous respirerons les parfums de la neige.
À travers une nuit plus sainte que la mort,
Tu glisses pâlement, tel un cygne sauvage,
Ô Svanhild ! et l’on voit sur ton profond visage
L’héroïque blancheur des Neiges et du Nord.