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LA VÉNUS DES AVEUGLES

Et tes bras arrondis semblent porter l’amphore,
Ainsi que les bras nus de Rébecca.
Devant l’ennemi que ton peuple abhorre
Ta bouche a proféré le cri mortel : raca.

La soif d’Agar a fait trembler tes lèvres noires.
Debout, et bravant la lune au zénith,
Tu m’appris le chant rouge des victoires,
Le rire de Jahel, les baisers de Judith.

Tu m’apportes l’ardeur des nuits de Palestine.
Sur ton front, serein comme un feu d’autel,
Brûle, sceau mystique, empreinte divine,
La gloire de ta race, ô fille d’Israël !