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peur de la mort. Puisqu’il faut disparaître de toute façon, autant s’en aller en plein air, jeune et fort, que de pourrir peu à peu dans une chambre de malade où l’on étouffe et qui sent mauvais. Et les drogues, pouah !… Mais j’ai idée que la tigresse nous donnera du fil à retordre. »

Elle contempla la belle forêt calme. Les branches des arbres semblaient des pythons immobiles. Les lianes s’enroulaient comme des serpents verts. Un souffle de péril et de trahison montait de la terre et tombait des feuillages. Les étoiles étaient grandes ouvertes, ainsi que des fleurs de flamme.

« Comme c’est beau, tout cela ! »

Pour la première fois, Joan exprimait un pareil sentiment. Elle était, de coutume, rebelle à l’admiration autant qu’à la surprise et à la terreur. Les émotions la choquaient. Elle les considérait comme des signes de faiblesse.

« C’est beau, très beau. Et cela me fait pen-