Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.

… Les eaux et la nuit m’approuvaient et m’enveloppaient d’une indulgente douceur. Je crachai sur les reflets d’étoiles et je chantai mes plus belles chansons à la mer.

Une heure passa, diaphane et légère. Les reflets d’étoiles s’éteignirent au fond de la lagune. Puis, triomphale comme un cri de clairons, l’Aurore éclata, stridente.

Je doublai le cap de la Dogana et suivis le canal de la Giudecca. Le bercement de la gondole rythmait mes rêves tranquilles. L’eau verte avait la langueur perfide de vos yeux somnolents, Madonna…

La gondole s’arrêta devant votre porte. Malgré le jour levé, votre maison dormait en l’ombre du sommeil. Un parfum d’indolence et de rêve attardé monta vers moi. Je me dirigeai vers votre chambre.

Vous dormiez. Votre attitude de marbre me glaça. Je frémis devant vos paupières sans