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« Je vous avouerai tout, Onesta mia. Je suis un grand seigneur dont le palais ouvrira toutes grandes devant vous ses portes triomphales. Vos pieds d’enfant errante se refléteront dans les marbres à la pureté presque diaphane : un flot charriant de la neige. Écoutez, Onesta. Une robe de tissu d’argent où luiront des perles suivra la ligne mélodieuse de vos hanches. Des aigues-marines mariées à des pierres de lune vous donneront l’illusion d’un clair d’étoiles sur la mer. Deux suivantes porteront le poids royal de votre traîne lourde de métaux et de pierreries. Et deux pages énamourés chanteront, tour à tour, agenouillés devant votre fauteuil, les vers de tendresse que je leur dicterai. Je ne vous offrirai point de fleurs, ma charmante : car il ne faut pas que vos yeux soient attristés par l’agonie d’une rose. Vous ne contemplerez que l’éternelle beauté des opales et des émeraudes. Et je verserai, en des coupes