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chante la douleur physique d’autrui. Les cris et les contorsions des suppliciés aiguillonnent leurs voluptés lasses… Vous leur ressemblez, vous à qui répugnent la laideur des souffrances corporelles et la barbarie du sang versé. Votre joie est de ranimer l’angoisse qui sommeille dans les âmes. La vision de mes effrois et de mes tortures rougeoie à travers mes paroles. C’est pourquoi vous en écoutez le récit avec un si clair sourire… Vous êtes implacable, Madonna Gemma. Mais vous êtes si belle que je vous obéirai.

Mes nuits laborieuses d’alchimiste ont fait naître cette humeur étrange qui vous plaît et qui vous déplaît en moi. Ah ! ces nuits laborieuses ! Je sentais vaguement quelqu’un épier mes secrètes études. Vous le savez comme moi, mieux que moi, peut-être. Quelqu’un dont les invisibles prunelles me guettaient m’a dénoncé à l’Inquisition. Je fus accusé de magie noire :