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Les Sœurs du Silence


J’avais entendu parler, en termes tantôt élogieux, tantôt méprisants, de ce monastère laïque créé par la douleur d’une femme pour la douleur des autres femmes. C’était, assuraient les uns, un lieu fraternel et sacré où les lassitudes se retrempaient dans le recueillement. Les autres n’y voyaient que le caprice maladif d’un être égaré par les deuils.

Je résolus de voir et d’apprendre, et, un jour d’automne, j’allai vers le couvent profane.

La Supérieure m’accueillit avec une grâce taciturne. Tout, en elle, était une grise harmo-