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« Elle est toujours à Nice, » répondit-il négligemment. Et l’on parla d’autre chose. Saroltâ comprit que Béla n’aimait point sa sœur. Ce n’était pas étonnant, au surplus. Une enfant si taciturne et si farouche !

Ce qui devait arriver arriva. Béla la demanda en mariage quelques mois plus tard. Il entrait dans sa vingt et unième année. La mère de Saroltâ ne s’opposa point à l’union.

Ce furent d’irréelles fiançailles, délicates à l’égal des roses blanches que Béla apportait chaque jour. Ce furent des aveux plus fervents que des poèmes, et des frissons d’âme sur les lèvres. Au profond des silences, passait le rêve nuptial.

« Pourquoi, » disait Saroltâ à son fiancé, « es-tu plus digne d’être aimé que les autres jeunes hommes ? Pourquoi as-tu des douceurs qu’ils ignorent ? Où donc as-tu appris les paroles divines qu’ils ne prononcent jamais ? »