Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je revis le passé. Je me repentis de ma vie imbécile, de ma vie gâchée, de ma vie perdue. Je voulus me rappeler un bienfait accordé par distraction ou par mégarde. Avais-je été bon à quelque chose, utile à quelqu’un ? Et ma conscience obscure cria en moi, effroyable comme une muette qui aurait recouvré miraculeusement la parole :

« Non ! »

Le vent soufflait sur la mer…

Je me souvins vaguement des paroles saintes qui exhortaient au repentir et qui promettaient, à l’heure de l’agonie même, le salut du pêcheur contrit. Je tâchai de retrouver au fond de ma mémoire, plus épuisée qu’une coupe vide, quelques mots de prière… Et des pensées libidineuses vinrent me tourmenter, pareilles à de rouges diablotins. Je revis les lits souillés des compagnes de hasard. J’entendis de nouveau leurs appels stupidement obscènes. J’évoquai