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tourne, comme ta belle-sœur. Ruth répondit : Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi. Où tu iras, j’irai, où tu demeureras, je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu ; où tu mourras, je mourrai, et j’y serai enterrée. Que l’Éternel me traite dans toute sa rigueur, si autre chose que la mort vient à me séparer de toi !

Comme la plus belle musique, ces paroles vous laissent sans voix et sans haleine devant l’Infini.

À l’offre résignée de Naomi, que le Tout-Puissant ramène les mains vides dans le pays natal, Ruth la Moabite répond par cette phrase d’une implorante humilité : Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi, qui prépare, ainsi qu’un prélude murmurant, l’ampleur d’orgue de la strophe incomparable : Où tu iras, j’irai…