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tit jour. Et les rares passants éveillés dès le premier crépuscule contemplaient, en dissimulant une crainte vague, les fenêtres encore éclairées du Club. Les lumières s’atténuaient, spectrales, dans la vaste clarté réprobatrice. Des chansons rauques s’élevaient en zig-zag, entrecoupées par des hoquets d’ivrognes. Et l’horreur des rires fusait, sinistre comme des baisers sans amour.

Tout ce que la débauche a d’abject et de crapuleux était recherché avidement par les membres du Club démoniaque. On les haït avec effroi. On les méprisa avec prudence. On s’écartait sur leur insolent passage.

Le plus cynique des Damnés fut Ninian Graham. Ce jeune Écossais, qui n’était ni sans talent ni sans avenir, s’était enlizé[1] dans le plaisir du vice. Sa majorité à peine atteinte, il abandonna ses études pour ses maîtresses, Barbara et Maggie, et, n’ayant pu choisir entre elles, il se ruinait impartialement pour toutes deux.

  1. Note de Wikisource : enlisé