Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/154

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui ont instinctivement horreur du mâle. Ce n’est pas qu’elle eût pour moi une haine profonde. Elle m’avait voué au contraire une affection fraternelle. Quand je me blessai à la main, elle me pansa mieux qu’une religieuse. Elle me consola même avec toutes sortes de paroles amicalement douces.

« Mon pauvre vieux, » répétait-elle, quoique je n’eusse alors que trente ans…

Je n’oublierai jamais ses yeux bruns comme des noisettes, et ses courts cheveux de la couleur du sable. Je l’appelais : The Nut-Brown Maid, en souvenir d’une vieille ballade écossaise. Elle aussi était une vierge brune comme une noisette.

Je disais donc qu’elle m’aimait beaucoup, en ami, en camarade, en compagnon de chasse. Mais, lorsque je voulus lui faire partager le désir sournois qui peu à peu s’était glissé dans mes veines, je me heurtai à sa volonté rigide, ainsi qu’à une muraille de fer. À ces moments-là,