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aux dents aiguës, immenses aussi. Je vous dis que cette femme ressemblait à un crocodile.

Elle regardait l’eau, lorsque j’eus le courage de m’approcher d’elle.

« Qu’est-ce que vous regardez là ? » lui demandai-je, curieux autant que sournoisement effrayé.

Elle posa sur mes yeux ses terribles petits yeux de saurien. Instinctivement je reculai.

« Je regarde les crocodiles, » me répondit-elle. « Je suis un peu leur parente. Je connais toutes leurs habitudes. Je les appelle par leurs noms. Et ils me reconnaissent quand je passe au bord de la rivière. »

Elle parlait d’un ton si simple, si naturel, que je frissonnai d’une glaciale épouvante. Je savais qu’elle disait la vérité. Je n’osai fixer sa peau rugueuse comme des écailles.

« Le roi et la reine des crocodiles sont mes amis intimes, » poursuivit-elle. « Le roi de-