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tableau où deux chasseresses apportaient à l’image d’Artémis l’offrande de leur arc victorieux.

Les nuances atténuées du tapis évoquaient toute une Perse morte. Les vases de poterie, de faïence, ou de métal travaillé, étaient de laborieux miracles. Ils étaient dignes des fleurs. Un flamboyant été de roses se consumait en parfums. L’immense baie des fenêtres découvrait la mer qui miroitait toute sous nos yeux éblouis, ruissellement d’argent fondu et parsemé de cristal.

Une femme entra. Jamais je ne vis beauté plus magnanime. La magnificence orientale des belles Juives éclatait en elle. Pâle d’extase, je contemplai les reflets roux et bleus de sa chevelure noire. Ses yeux étaient de la couleur des raisins. Le velours rouge des rideaux et des tentures l’encadrait de flammes vives et intensifiait l’ardeur mate de sa chair d’ambre et de