Page:Vivien - Flambeaux éteints, 1907.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 45 —


Les êtres de la nuit sont lents, passifs et doux,
Leur âme est comme un fleuve obscur et sans remous,
Leurs gestes sont furtifs et leurs rires sont doux.

Mais les êtres du jour ont des prunelles claires,
De ce bleu que voient seuls les aigles dans leurs aires…
Les êtres du jour ont des prunelles très claires.

Ce sont des bâtisseurs, des héros et des rois,
Des princesses du Nord au fond des palais froids.
Ils ont le large front des héros et des rois.

Les êtres de la nuit sont craintifs, — mais dans l’ombre
Un phosphore inconnu luit en leur regard sombre :
Les êtres de la nuit sont ranimés par l’ombre.

Les êtres de la nuit sont faibles et charmants :
Ils trompent, — et ce sont de fugitifs amants,
Des maîtresses aux cœurs perfides et charmants.