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Mes songes, défilant en lentes caravanes,
Et portant leurs fardeaux de désirs et d’espoirs,
S’en vont, au bruit lointain des cloches, dans les soirs,
Vers la Maîtresse brune aux poignets diaphanes.

Orientalement immuable, elle attend,
Sultane triste, avec les yeux noirs des sultanes,
Et peut-être, entendant passer mes caravanes,
Ses yeux les suivront-ils dans leur marche, un instant…

Les sources, les palmiers, les dattes, les bananes
Lui font un grand décor clouté de tamaris.
Elle seule règne en l’incroyable oasis
Que cherche vainement la soif des caravanes.

Interdite aux regards, à leurs ferveurs profanes,
Beauté captive aux longs loisirs pleins de regret,
Ma Maîtresse repose en un palais sacré
Où mes rêves s’en vont, comme des caravanes…