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Vos fûtes la fraîcheur du soir sur mon visage
Et la volupté triste et la tristesse sage.

Par vous, jadis, ô mes maîtresses ! je connus
La majesté des seins magnifiquement nus…

Vous fîtes rire en moi la jeunesse et la vie :
Vous m’avez consolée et vous m’avez ravie.

Au hasard des destins, vous fûtes tour à tour
La passion cruelle et le tremblant amour.

Je vous prends et je vous respire, mes aimées,
Ainsi qu’une guirlande aux fraîcheurs embaumées.

Vous avez su tourner vers vous tous mes désirs
Et vous avez rempli mes mains de souvenirs.

Je vous ai dit, à vous qui m’avez couronnée :
« Qu’importent les demains ?… Cette nuit m’est donnée…

« Éternelle douceur de la douceur qui fuit !
« Nul vent n’emportera l’odeur de cette nuit… »