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Quelques-uns avaient connu la fraîcheur de ses lèvres dans le lit fluide des fleuves et des mers. D’autres l’avaient cherchée dans les angoisses du poison ou dans le cruel éclair de l’acier. Tous, ils gardaient au front le reflet d’une pensée décisive et d’un acte solennel.

Je vis la multitude des amants de la Mort, de ceux qui avaient osé accomplir le plus magnifique geste humain : la Destruction de soi-même. Et j’enviai la paix et splendeur qui rayonnaient de leurs visages.

Je leur demandai si, en vérité, le baiser de la Mort leur fut clément et doux.

Et leur réponse fut la plénitude du silence.