Page:Vivien - Du vert au violet, 1903.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.


II

ORANGE



Le couchant avait le velouté d’un beau fruit mûr, l’air s’alourdissait du parfum sensuel des vergers, et l’Amante se rassasiait du sein de l’Amante.

Elle avait voulu mourir dans l’épanouissement suprême du Baiser, et voici que l’heure était venue, l’heure veloutée comme un beau fruit mûr, alourdie du parfum sensuel qui montait des vergers.

Elle chercha les lèvres de l’Amie, les lèvres au duvet d’ambre, et connut pour la dernière fois la volupté réciproque.

Et elle mourut d’une mort charnellement orangée, dans la plénitude du couchant.