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dans un coin de violettes

vouloir rendre plus absolue : Aussi à recevoir ces poèmes, presque tous empreints de hantises funèbres, écrits d’une plume fiévreuse, j’avais le sentiment qu’ils me venaient ainsi qu’un dépot sacré dont je devrais, pieusement, rendre compte à sa mémoire.

Et l’heure est venue, puisque voici quelques mois, par un matin du dernier automne, « à l’heure des mains jointes », s’éteignait, lasse de la vie, la muse harmonieuse entre toutes les muses !

Et voici ces vers que j’ai reçus de ses mains confiantes et amicales !

Ce ne fut point, tout d’abord, sans une certaine appréhension que j’ai préparé ces éditions. — Tous ces poèmes, en effet, me demandais-je, sont-ils tels qu’ils devraient être, tels qu’ils seraient si celle qui les écrivit avait vécu plus longtemps, si elle les avait, suivant son habitude, longuement relus et vérifiés ? Certainement non. Cependant quoique Renée Vivien m’ait — dans la confiance si indulgente dont elle m’honorait — laissé juge de leur sort, je considère que si quelques uns d’entre eux n’atteignent pas la perfection de la plupart de ceux qui composent à l’Heure des mains jointes, les Flambeaux éteints, etc., ils ne sauraient être soustraits à