Page:Vivien - Chansons pour mon ombre, 1907.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Lorsque le fil ambré du croissant tremble et luit
Sur les chênes, elle est brune comme la nuit.

Des rois ont partagé son palais et sa table,
Mais nul n’a jamais vu sa face véritable.

Elle renaît, elle est plus belle chaque jour,
Et ses illusions trompent le simple amour.

Elle erre, comme un vent d’avril, sous la ramée,
Et vous reconnaissez en elle votre aimée.

Elle est celle qu’on ne rencontre qu’une fois.
Écoutez… Nulle voix n’est pareille à sa voix.

Elle approche, et ses doigts effeuillent des corolles.
Vous tremblez… Vous avez oublié les paroles…