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LES EMMURÉES


L’ombre étouffe le rire étroit des Emmurées.
Leur illusoire appel s’étrangle dans la nuit.
Leur front implore en vain la brise qui s’enfuit
Vers l’Ouest, où les mers sommeillent, azurées.

Leur cécité profonde ignore les marées
Des couleurs, les reflux de la fleur et du fruit ;
Leur surdité n’a plus le souvenir du bruit,
Et la soif a noirci leurs lèvres altérées.