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CENDRES ET POUSSIÈRES


J’allume dans leurs yeux d’inexprimables fièvres,
Et, fastueusement, je leur offre mes lèvres,
Mes flancs, et la lenteur savante de mes mains.

Je verse les soupirs, l’accablante caresse
Et les mots de langueur murmurés dans la nuit.
J’estompe les rayons, les senteurs et le bruit.

Je suis la pitoyable et la tendre Maîtresse.

Car je sais les secrets des merveilleux poisons,
Insinuants et doux comme les trahisons
Et plus voluptueux que l’éloquent mensonge.

Lorsque au fond de la nuit un râle se prolonge
Et se mêle à la fuite heureuse d’un accord,
J’effeuille une couronne et souris à la Mort.