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« Mes pieds nus étaient imprégnés du parfum des prairies.

« Je dormais parmi la tiédeur du foin coupé.

« Et mes lèvres connaissaient l’infini des baisers jamais pareils…

« Autrefois le vent des grands chemins soufflait dans ma chevelure

« Et les mendiants et les voleurs et les bergers se disputaient mes caresses et s’égorgeaient dans la nuit pour moi.

« L’azur était mon palais, et le soleil était ma couronne…

« Autrefois le vent des grands chemins soufflait dans ma chevelure… »

Et, lorsque tomba la nuit, elle se glissa hors de la couche royale,

Et s’enfuit vers les grands chemins.

Longtemps, on la chercha au fond des solitudes et des ravines.

Et l’on retrouva son corps sous les bluets et les pâquerettes.