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Dans la pourpre d’un crépuscule d’été, il viola sa sœur. Et, secrètement, il tua son père.

Il fut le voleur anonyme qui détrousse les passants dans le mystère des rues et dans l’ombre des routes.

Il fut le vulgaire assassin qui s’endort sur le cœur attendri d’une prostituée.

Il connut tous les dégoûts, toutes les hontes, toutes les lâchetés et toutes les gloires.

Puis, retrouvant la large paix des campagnes d’automne, il songea au repentir. Il se souvint de ses aspirations surhumaines d’autrefois…

Mais, devant l’insignifiance de ses crimes, devant la médiocrité des forfaits les plus énormes, il ne put goûter la sombre et mystique splendeur du Repentir.

Il rêva d’une mort magnanime qui laisserait au fond du cœur des êtres un éternel reflet d’horreur et de pitié. Et la fièvre banale vint, un jour, le surprendre dans son lit.

Ainsi passa celui à qui il avait manqué peu de chose pour devenir l’Être parfait.