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Et l’homme qui aspirait à la beauté absolue de son âme décida de connaître toutes les défaillances et toutes les luxures qui damnent et qui sauvent les hommes.

Il voulut savoir le charme du meurtre.

Et, sachant que la vie moderne n’offre qu’un sol appauvri où s’étiole la fleur sanglante du crime, il s’enfuit vers les ardents et libres espaces.

Parmi l’or des coupes renversées et dans le souffle des roses, il ordonna de brûler des femmes nues.

Il inventa de raffinés supplices où l’amour épousait la mort.

Avant de les crucifier, il s’enivra de la passivité des éphèbes, de la pollution des enfants.

Un soir, il incarna Héliogabale, une nuit, il ressuscita Néron.

Puis, lassé, il revint vers l’incomplète civilisation. Il fut le Joueur dont la marche triomphale sème des milliers de ruines.

Autour de sa demeure, grimaçaient des visages de faim et de désespoir.

Il avait entendu l’appel des détresses et le râle des suicidés.