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Ce sont des fleurs de mort et de mélancolie :
Elles ont caressé le sein nu d’Ophélie.

Elles aiment le saule et les roseaux, le bruit
Des feuillages, les soirs d’émeraude et la nuit.

L’accablante splendeur du jour les importune :
Elles dorment sur l’eau, pâles comme la lune.

Aucun souffle d’amour n’atteint leur pureté :
Elles furent jadis les lotus du Léthé.

Perséphoné, tressant des couronnes de rêve,
Les cueillit, quand ses pas errèrent sur la grève

Des Morts, où les reflets plus beaux que les couleurs,
Et les échos plus doux que les sons, où les fleurs