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Atthis.

« Je t’aimais, au long des lointaines années… »
Je mourrai d’une mort éternelle, et demain
La tombe pèsera sur mes paupières closes.
Comme l’essor des voix et la pourpre des roses,
Je m’éteindrai, — j’irai par les portes d’airain.
La maison de l’Hadès me recevra demain,
Car je n’ai point cueilli les immortelles roses
De Piéria, — je fus la volupté d’un jour.
Mon âme aura le sort des choses passagères.
Obscure, j’errerai sans fleurs et sans amour
Parmi les Morts pareils à des ombres légères.

Mais Toi, qui ne crains pas le silence et la nuit,
Psappha ! tu cueilleras les flammes des étoiles.
Le temps t’apparaîtra comme l’eau qui s’enfuit
Sous l’éclair de la rame et sous l’éclair des voiles.
Tu chantas, dominant les sanglots de l’accord,
La poussière des jours, l’azur de la nuit verte,
L’Hespérôs, le plus beau des astres, et la mort
De la vierge Timas au divin corps inerte,