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n’existe en ce cas aucune action venant du dehors. Les mouvements dus aux sens sont donc emmagasinés quelque part, de même que l’on sait divers centres être le siège des causes du mouvement. Par exemple, je vois une ville ; je l’aperçois grâce à la réaction des sensations produites par les objets extérieurs qui la composent, les mouvements des nerfs apportant les sensations ; ce mouvement né lui-même de la vision de la ville a produit un certain mouvement dans les molécules du cerveau. Or, je peux, même après un long laps de temps, me rappeler la ville. La mémoire qui m’a servi en cette occasion est, quoique plus faible, toute semblable à l’autre. Mais à quoi faut-il attribuer celle présence dans le cerveau de vibrations similaires, quoique moins puissantes ? Certainement pas aux sensations primitives. Il faut donc que ces sensations aient été mises en réserve quelque part, pour produire par leur action la réaction affaiblie qui a nom « rêve ». Mûlâdhârâ est le nom que l’on a donné au centre où toutes ces sensations résiduaires semblent être emmagasinées, c’est le réceptacle fondamental ; et l’énergie accumulée en vue de l’action prend le nom de Kundalinî : ce qui a été ramassé, réuni. Il est très vraisemblable aussi que le reliquat d’énergie motrice est égale-