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forces en marche. En réalité, Prânâyâma signifie la maîtrise de ce mouvement des poumons, lequel est associé à la respiration : et ce n’est pas que la respiration produise ce mouvement, mais au contraire ce mouvement qui produit la respiration. Le mouvement aspire l’air à la façon d’une pompe. Prâna fait mouvoir les poumons, et le mouvement des poumons aspire l’air. De sorte que Prânâyâma n’est pas la respiration elle-même, mais la maîtrise du pouvoir musculaire qui met les poumons en mouvement. Ainsi, ce pouvoir musculaire, transmis aux muscles par les nerfs, et par les muscles aux poumons, qu’ils meuvent d’une manière déterminée, est le Prâna qu’il nous faut savoir dominer pour pratiquer le Prânâyâma. Une fois maîtres de ce Prâna, nous nous apercevrons aussitôt que toutes les autres manifestations de Prâna, dans le corps, tomberont lentement sous notre contrôle. J’ai vu, de mes yeux, des hommes qui ont su maîtriser à peu près tous les muscles de leur corps. Et pour quoi n’en serait-il pas ainsi ? Si je domine certains de mes muscles, pourquoi ne pourrais-je pas dominer tous mes nerfs et tous mes muscles ? Quelle impossibilité y aurait-il à cela ? Actuellement, cette domination n’existe plus et le mouvement est devenu automatique. Nous ne pouvons pas