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élevée encore ; celle de la supra-conscience. Quand la pensée a atteint cet état, nommé Samâdhi, — concentration parfaite, supra-conscience, — elle franchit les limites de la raison et se trouve en présence de faits que nul instinct, nulle raison ne peuvent jamais connaître. Tous ces exercices des forces subtiles du corps et des diverses manifestations du Prâna, donnent, bien conduits, l’essor à la pensée, et l’élèvent plus haut toujours, jusqu’à la supra-conscience ; et c’est alors que la pensée agit.

Il y a dans cet univers une masse continue à chaque niveau d’existence. Physiquement parlant, l’univers est un ; il n’y a pas de différence entre le soleil et vous. L’homme de science vous dira que prétendre le contraire est une pure fiction. Il n’y a pas de différence véritable entre cette table et moi. La table est un point de l’amas de matière et j’en suis un autre. Chaque forme représente comme un tourbillon dans l’océan infini de la matière et ces tourbillons ne se ressemblent pas toujours. C’est ainsi que, dans un torrent impétueux, il peut y avoir des milliers de tourbillons, dans chacun desquels l’eau à tout instant se renouvelle, tourne sur elle-même pendant quelques secondes, et s’écoule, tandis qu’une eau nouvelle vient à son tour alimenter le tour-