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corde. La suite était facile ; le ministre à l’aide de la corde descendit de la tour et s’évada. Dans notre corps le mouvement respiratoire est comme « le fil de soie » ; rendons-nous en maître ; en apprenant à le dominer nous nous saisirons du gros fil, c’est-à-dire des courants nerveux ; ceux-ci nous donneront le fil plus fort de nos pensées, puis enfin la corde de Prâna ; et le jour où nous en serons maîtres, nous aurons atteint la liberté.

Nous ne savons rien de notre propre corps, et nous n’en pouvons rien savoir. Tout au plus pouvons-nous prendre un cadavre et le disséquer ; il y a même des personnes qui se livrent à ce travail sur des animaux vivants, afin de voir ce que le corps renferme. Mais cela n’a rien à faire avec notre propre corps, dont nous ne savons que très peu de chose ; pourquoi en est-il ainsi ? Parce que nous manquons de discernement pour percevoir les mouvements très délicats qui se produisent en dedans de nous. Nous ne pouvons y parvenir que si l’intelligence pénètre en quelque sorte le corps et devient plus subtile. Avant de posséder ce degré de subtilité il faut commencer par des perceptions plus grossières ; nous devons nous rendre maîtres de ce qui met toute la machine en mouvement. Or, c’est à Prâna qu’appartient ce rôle, Prâna dont la respiration constitue la