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sommes le « Moi » ; rien ne nous est supérieur. »

Le démon était d’un naturel ignorant et obtus ; il n’essaya pas d’en savoir davantage, parfaitement convaincu de l’idée qu’il était dieu, que par le « Moi », on entendait le corps. Mais le dieu avait une nature plus pure. Il commit d’abord l’erreur de croire. « Moi, ce corps que voici, je suis Brahman ; il faut donc le conserver vigoureux et sain, le bien vêtir et lui procurer toutes sortes de jouissances matérielles. » Mais, quelques jours après, il comprit que tel n’avait pu être le sens des enseignements du sage, leur maître, et qu’il devait y avoir quelque chose de plus élevé.

Alors il revint et dit ; « Maître, m’avez-vous enseigné que ce corps-ci est le « Moi » ? S’il en est ainsi, je vois mourir tous les corps et le « Moi » ne peut pas mourir. » Le sage dit : « Découvre-le ; tu es Cela. » Alors le dieu crut que le sage voulait parler des forces vitales qui animent le corps. Mais, peu de temps après, il observa que, s’il mangeait, ses forces vitales restaient vigoureuses, que, par contre, elles faiblissaient s’il venait à jeûner. Alors le dieu retourna auprès du sage et lui dit : « Maître, voulez-vous dire que ce sont les forces vitales qui constituent le « Moi » ? » Le sage dit : « Trouve toi-même, tu