Page:Vivekananda - Râja-yoga, 1910.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suite de ses enseignements, aux enfants enlevés à leur mères, à ceux que l’on fit orphelins, aux pays entiers détruits, aux millions et aux millions de gens tués !

L’étude de la vie de ces maîtres nous montre que le danger en question existait. Cependant, nous constatons en même temps qu’ils étaient inspirés. D’une manière ou d’une autre ils se plongeaient dans cet état de supra-conscience ; seulement chaque fois que le Prophète n’y parvenait que grâce à la simple force de l’émotion, et rien qu’en accroissant son émotivité naturelle, non seulement il mettait en lumière des vérités, mais il donnait aussi naissance à certain fanatisme ou à des superstitions qui engendraient autant de mal que l’élévation du reste de son enseignement pouvait faire de bien. Pour dégager quelque chose déraisonnable de ce bizarre chaos qu’est la vie humaine, il nous faut outrepasser notre raison, mais scientifiquement, lentement, par une pratique régulière, et renier toute superstition. Nous devons aborder ce travail comme nous nous attaquons à toute autre science, nous devons nous baser sur la raison et suivre son chemin aussi loin qu’il nous mène, et lorsque la raison viendra à nous manquer, elle nous montrera elle-même comment atteindre au ni-