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pondre à cela ? L’utilitaire n’a jamais rien à répondre. Sa réponse ? C’est que ce monde n’est qu’une goutte d’eau dans un océan infini, un anneau d’une chaîne sans fin. Où donc ont-ils pris leur morale, ceux-là qui prêchèrent l’altruisme et l’enseignèrent à l’humanité ? L’altruisme n’est pas instinctif, nous le savons bien ; les animaux, qui ont pourtant l’instinct, ne le connaissent pas. Il n’est pas raisonnable non plus. Il n’a rien de commun avec la raison. D’où cette morale est-elle donc venue ?

L’histoire nous enseigne un fait, admis par tous les grands apôtres religieux que le monde a connus ; tous disent que leurs vérités leur sont venues de l’au-delà ; seulement beaucoup d’entre eux ne savaient pas ce qu’ils recevaient ainsi. Par exemple, l’un dit qu’un ange lui est apparu sous l’aspect d’un être humain, ayant des ailes, et lui aurait dit : « Écoute, ô homme, tel est le message. » Un autre dit avoir vu un deva, être lumineux ; un autre dit qu’un de ses ancêtres est venu, en rêve, lui faire part de cette morale. Il ne sait rien de plus que cela. Mais tous ces visionnaires ont ceci de commun qu’ils disent avoir vu des anges, ou avoir entendu la voix de Dieu, ou avoir eu des visions merveilleuses.

Tous affirment que ce qu’ils savent leur est