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sont mes désirs, je les dois satisfaire ; de quoi vous plaignez-vous ? D’où viennent toutes ces vérités concernant la vie humaine, la morale, l’immortalité de l’âme, Dieu, l’amour et la sympathie, la bonté et, par-dessus tout, l’altruisme ?

Toutes les morales, toute action, toute pensée humaine, découlent de cette idée unique : le non-égoïsme ; la raison d’être de la vie humaine peut se résumer en ce seul mot « Altruisme ». Pourquoi ne serions-nous pas égoïstes ? Par quelle nécessité, quelle force, quelle puissance, serais-je altruiste ? Pourquoi serais-je ainsi ? Vous vous dites rationaliste, utilitaire ;. si vous ne me dites pas pourquoi, je vous déclare irrationnel. Dites-moi la raison qui fait que je ne dois pas être égoïste, que je ne dois pas ressembler à la brute qui agit sans savoir pourquoi ? Sans doute m’allez-vous donner un argument fort poétique, mais poésie n’est point raison. Allons, dites pourquoi ? Pourquoi serai-je altruiste et bon ? Parce que Monsieur ou Madame Un Tel en ont ainsi décrété ? Mais leur décret n’existe pas pour moi. Quel avantage ai-je à être altruiste ? Mon intérêt est bien d’être égoïste, si l’intérêt est synonyme de « la plus grande somme de bonheur possible ». Escroquer et voler autrui peut me procurer ce bonheur. Et qu’avez-vous à ré-