Tu vas comprendre. Quoique je n’ai pas cassé l’œuf en question…
Oh !
… je pourrais m’en accuser. Je le ferais volontiers, mais on ne me croirait pas.
Quoi ?
On ne me croirait pas, parce que je n’ai jamais rien cassé de ma vie. Pas un piano, pas un biberon. Tandis que toi, tu as déjà à ton actif la pendule, la théière, la bouteille d’eau de noix, etc. Si je m’accuse, voilà mon père : Le cher enfant, il veut sauver Lili. Et ma mère : Victor, ce que tu fais là est très bien ; vous, Lili, je vous chasse. Parce qu’il y aura du monde, on ne t’insultera pas davantage. Que veux-tu, tu as cassé le vase, je n’y peux rien. Rien du tout. Car, puisque je ne puis pas être coupable, je ne peux pas l’avoir cassé.
Pourtant, il est cassé.
Oui, tu as eu tort. (Un temps.) Sans doute, je pourrais dire que c’est le cheval…
Le cheval ?
Oui, le fameux dada qui devait naître du gros coco. Si j’avais trois ans, je le dirais, mais j’en ai neuf, et je suis terriblement intelligent.
Ah ! si j’avais cassé le verre seulement…