raison et dans la vie réelle de l’esprit leur pouvoir intuitif et créateur.
À la lumière de ces généralités, que j’ai la fatuité de tenir pour intéressantes, parce que, suivant les solutions apportées au problème de la connaissance, non seulement l’esthétique, mais encore la psychologie et toutes les sciences morales prennent des positions différentes, — j’ai conçu cet Essai sur le Symbolisme. Le symbole m’apparaît en effet le chemin le plus aisé et, probablement même, le seul praticable, pour arriver à l’expression parfaite de l’Être, au séjour lumineux de la Beauté. D’autre part, je n’aurais pas risqué de me faire attribuer un brevet de pédantisme, si je n’avais trouvé dans les œuvres des artistes contemporains la confirmation de ma doctrine. Je n’ignore pas que l’art précède l’esthétique et que les chefs-d’œuvre créent les règles. Si donc je me suis offert le plaisir de condenser quelques principes, c’est sans doute que je les ai découverts épars et comme flottants dans l’air. L’étude attentive des manifestations poétiques de l’heure actuelle m’a procuré tous les éléments de cet Essai ; il m’a suffi de les dégager sans violence. Mais pour mieux affirmer la volonté de ne présenter ici que de simples linéaments de doctrine, on s’est abstenu de citer des vers et des noms propres. Chacun saura reconnaître son bien et le prendre où il se trouve. Tout en n’admettant pas le point de départ de l’esthétique parnassienne,