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de symboles sans s’en douter, puisqu’il ne croit qu’au relatif et que les phénomènes par lui décrits ne sont que l’apparence, l’image visuelle derrière laquelle se cache l’impondérable réalité. Contempteur de la conscience spontanée, le parnassien demeure à la superficie de son être, ne traduit que des relations. Prisonnier de la fameuse Caverne, il ne perçoit que la projection de son ombre sur le mur de Vie et prend son propre fantôme — son symbole — pour le Réel.

Le symboliste a rompu les chaînes qui le rivaient au pied de la connaissance sensible ; il s’est retourné et contemple le Soleil.

Une différence de nature dans la manière de percevoir le réel sépare à jamais l’esthétique parnassienne et celle des symbolistes.

Une différence de degré dans la manière d’exprimer le réel en résulte.

« Si le Connaissable n’est pas, à lui seul, le tout de ce qui est, et s’il n’est pas non plus, à lui seul, sa propice explication suffisante, mais s’il convient d’y réintégrer, sous la forme du métaphysique ou du subconscient, l’Inconnaissable, il convenait aussi de

    « Le Mysticisme vit de symboles, seule représentation mentale par où l’Absolu puisse s’introduire dans notre relative expérience. »