Et encore, les neuf premières satires de Boileau, parues de 1660 à 1667, combattent pour le triomphe du naturel et de la vérité ; en sorte que son Art poétique de 1674, « déclaration de foi littéraire d’un grand siècle », dit Nisard, est comme le chant consacré d’une définitive victoire.
Mais non. La querelle des anciens et des modernes, jamais terminée, s’envenime. L’idée classique s’exaspère. À mesure que son autorité diminue, augmentent ses exigences. La Motte veut faire plus vrai. Il réduit donc l’Iliade à douze chants, et l’adapte aux besoins contemporains. Ses intentions étaient pures. Il déclare la poésie par ses figures audacieuses et ses vers contraire à la raison. Diderot, le bavard, réclame encore plus de vérité. Dans ses Entretiens sur le Fils naturel (1757) et dans sa Poésie dramatique (1758), il critique le théâtre de Racine au nom du naturel. Le souci de l’exactitude, du réalisme, dont s’enorgueillit la Comédie larmoyante ou drame, entraîne la prédominance de la condition et des moyennes conditions sur le caractère « abstrait ».
Voici que se précipitent les romantiques à l’assaut du temple grec. On envahit les portiques où gisent pêle-mêle les accessoires traditionnels du culte, et l’on plante l’oriflamme sur les tours de la cathédrale gothique longtemps désaffectée. La nature offre ses couleurs à Géricault, à Delacroix, à Dévéria, et la représentation vivante de la réalité, en s’opposant