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II

Puis le soleil a bu les pleurs des asphodèles,
Et nous avons cambré nos membres plus virils
Au rythme cadencé des chalumeaux fidèles.

L’ombre épaisse tombait des platanes feuillés,
Ainsi que des tabis ondés en longues aunes,
Et nos doigts ont ouvert des sons presque mouillés.

Alors les monts, les bois, les prés, les moissons jaunes
Ont renvoyé le charme étrange de nos chants,
Et l’on croyait entendre au loin courir les faunes.

III

Plus tard, pâles d’avoir trop fixé les couchants,
Au bord de Thalatta qui pleure et qui moutonne,
Nos désirs choisiront des modes plus touchants.

Dans le soir bien-aimé de ce dernier automne,
Au murmure discret de nos psaltérions,
La grève mêlera sa plainte monotone.