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Ma pensée dort sur l’oreiller immaculé, comme un halo autour de ses tresses blondes. Nous nous connaissons tout. Nous ne saurions nous donner au-delà. Aujourd’hui nous avons conjugué nos vies dans le même délire. Je l’ai traquée jusque dans les plus secrètes retraites de son cœur ; je l’ai ployée pantelante sous mon rêve et l’ai mieux possédée que mon propre souffle. Ah ! le soir qui vient a la saveur d’un viol d’âme ! »


… Cette dernière halte au sein de ma jeunesse pensive n’avait duré que quelques minutes. Mais nous nous étions si fougueusement offerts l’un à l’autre en silence, que vous avez rougi, dès que nos regards se sont rencontrés pour la première fois, comme après une faute délicieuse, et je n’ai bientôt vu que le ruban de votre ceinture en faille rose qui voltigeait à travers le couloir.

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Je n’ai pas quitté cette pièce parfumée de